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nocturnes opus 20-21

Durant mon dernier séjour aux Fonzades, en février dernier, j'ai arpenté le domaine, comme une voleuse, à pas feutrés, la lampe torche à la main. Je me trouvais dans une période transitoire, aussi ai-je réalisé des pauses longues, histoire de faire un pas de côté sur l'immédiateté ou de laisser infuser le chagrin…

Par ce procédé combiné (torche et pause longue), le familier s'est mué en décor pour revêtir une apparence irréelle (presque hollywoodienne). Exactement comme le fait notre mémoire. Nos souvenirs ne deviennent-ils pas des fantasmes avec le temps ? N'avons-nous pas tendance à les sublimer afin de mieux supporter la disparition de ce à quoi nous tenons ?

J'ai choisi de mettre en perspective cette série avec ma précédente promenade, la nuit de la Saint Sylvestre. Les réglages tout comme le rendu sont radicalement opposés. Ici la sensibilité est poussée à son maximum. La netteté laisse place à la torpeur de la brume. La mélancolie est quasiment palpable. Un voile enveloppe le paysage comme un manteau de deuil. 

Mariapia Bracchi

 

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